Salle 101

[…] Rendue ouf par la croissance mondiale, la Salle 101 arrache ses vêtements et les jette à la figure de la Banque Mondiale dans une parodie de gauchisme qui heureusement ne trompe personne, non, vraiment personne, regarde : La légende du noble chat Piste-Fouet, roman plutôt pas mal finalement de Tad Williams. Du thé pour les fantômes, le nouveau Chris Vuklisevic. Les terres closes, troisième et dernier tome plutôt attendu des Maîtres Enlumineurs, par Robert Jackson Bennett. Allez, allez.

« Pourquoi ? » s’étonne Jean-Claude D. dans une salle vide des Utopiales.

[…] Validée par l’ensemble de l’internationale de droite réactionnaire dure, la Salle 101 continue sur ce si bon chemin en chroniquant des trucs que tu aimeras plus ou moins, voire moins que plus, mais c’est toi qui vois, c’est le principe, juge plutôt : Scholomance tome 1, foirade de Naomi Novik. Canardo, Intégrale tome 1, extraordinaire BD de Benoît Sokal. Le Mandalorien, saison 3, petite série indé qui ne laisse personne indifférent. Hop ?

« Tain j’te jure j’en peux plus », geigne un auteur après un week-end aux Imaginales.

[…] Perdue dans le renflement brun de son non rien finalement, la Salle 101 se lâche entièrement, se déchaîne, arrache ses vêtements et chronique des trucs oufs, comme ceci, par exemple : L’oeuf du Dragon, super chouette chose mal écrite mais très bien quand même de Robert L. Forward. Animan, super chouette BD rose et complètement con et complètement cool d’Anouk Ricard. Dans les profondeurs du temps, super chouette roman imbitable et complètement relou mais quand même y a parfois des trucs pas mal dedans, comme cette entité cheloue qui prend possession des humains qu’elle contamine, d’Adrian Tchaikovsky. Eh ouais, Kaliman.

« Non mais t’es sûre ? T’es vraiment sûre ? » demande un auteur de SF à l’attachée de presse de son éditeur après avoir reçu une fin de non recevoir pour passer à La Grande Librairie.

[…] fière de ses forces de l’ordre, la Salle 101 part en vacances l’esprit léger, après avoir chronique des trucs susceptibles d’éclairer ton sentier lumineux : Noon 2, de L & L Kloetzer. Malpertuis, petit classique de Jean Ray. Petar & Luiza, BD de Miroslav Serkulic. La vie, non ?

« Je crois que je me sens plus léger », clame un éditeur français après son deuxième prozac.

[…] Sidérée par la puissance textuelle de Bruno Lemaire, la Salle 101 tente te faire mieux en évoquant des choses folles, de nature à t’émoustiller : La nuit sous le pont de pierre, de Léo Pérutz. Les contes suspendus, final de la trilogie de Guillaume Chamanadjian. Billy The Kid, Dortmunder N°3 de Donald Westlake. Ouf guedin, nan ?

« J’aurais tant aimé qu’on m’aime », marmonne un auteur de SF française pendant une conférence.

[…] Dilatée comme jamais, la Salle 101 se lâche un peu et t’explique la vie : Le Marquis de Bolivar, chose géniale de Léo Perutz. Eversion, chose très super d’Alastair Reynolds. Une prière pour les cimes timides, chose très youpiesque de Becky Chambers. Allez, go go go.

« Je reviens de l’école des vivants, j’ai appris à slamer au ukulélé », affirme Gérard F.

[…] Enchantée par la rectitude morale de la Préfecture de Police, la Salle 101 rend hommage aux forces de l’ordre avec un programme à faire saliver tous les amateurs d’uniformes : Immortality, un jeu vidéo incroyable de Sam Barlow. La dernière maison avant les bois, de Catriona Ward. Comment voler une banque, alias Dortmunder N°2, de Donald Westlake. Incroyable.

« Sinon, on en est où des droits d’auteur ? » s’interroge un auteur français avec ses amis qui ont réussi leur vie, eux.

[…] Livrée à la pure ivresse du pouvoir, la Salle 101 se darmanise de plus en plus et exige des faveurs sexuelles en échange de chroniques, juge plutôt : Les Orphelins, bande-dessinée tout à fait chouette de Cyril Knittel. Dans la pièce du fond, recueil de nouvelles tout à fait chouettes – elles aussi – de W.C. Morrow. Connexions, nouvelle tout court mais chouette également de Michael Flynn. Allez, clique.

« La SF n’existe pas », assène un auteur de Fantasy en consultant ses ventes.

[…] Visée elle aussi par le terrorisme intellectuel qui gangrène notre société, la Salle 101 ne peut plus rien dire, et profite des ondes pour le dire. Mégafauna 2, bande-dessinée tout à fait recommandable de Nicolas Puzenat. Prenez de l’ail et de l’argent, du sel et de la terre, d’Ursula Timea Rossel.  Eichmann à Buenos-Aires, roman d’Ariel Magnus. Trop coooool, non ?

« Et sinon, Manchu, on en parle ? » bafouille un blogueur après son sixième demi.

[…] Paralysée par les forces de l’anti-France, la Salle 101 s’émancipe du politiquement correct et assume enfin ses tendances réactionnaires en chroniquant des trucs chelous, La mâchoire de Caïn, d’un certain Torquemada. Le Nid, bande-dessinée angoissante de Marco Galli. Pierre qui roule, alias Dortmunder N°1, de Donald Westlake. Hop ? Allez, hop.

« La jeunesse, c’est l’avenir », affirme un auteur alcoolique dans un salon vide.