Salle 101

[…] Totalement hype dans une logique corporate qui favorise le turnover dans son decision process, la Salle 101 se rit de Jacques Chirac et te parle d’Afrofuturisme, littérature science-fictive produite par des autrices et auteurs noir-es. Il y a plein de chose dedans et c’est bien. L’enregistrement était à la librairie Le Nuage Vert, 41 rue Monge, à Paris, dans un silence religieux, jusqu’à ce que le public découvre la gratuité de l’alcool de qualité mis à sa disposition. Clique donc, manant !

« Personne ne veut m’éditer », chouine la Fantasy initiatique française.

[…] Dévastée par l’écologie prise en otage par la violence des éléments les plus déviants de l’ultra-gauche, la Salle 101 se console en évoquant des trucs qui mettent pas le seum, quoi : Dark et Happy, séries bizarres pas si mals, Abimagique, petit roman chelou super bien de Lucius Shepard, Acadie, texte pas si raté de Dave Hutchinson. Tout ceci n’est-il pas fou ?

« J’aimerais un portrait qui me ressemble, pas toujours cette grosse tête de con », se lamente la Fantasy française.

[…] Ulcéré, révoltée, écoeurée par le sort indigne fait à l’un de ses plus fervents soutiens, la Salle 101 évoque Patrick Balkany via plusieurs oeuvres de l’esprit susceptibles de tirer ton esprit science-fictif vers le haut, mais c’est pour ton bien. Eltonsbrody, roman youpiyeah de Edgar Mittelholzer. Civilizations, roman supermarché de Laurent Binet. Le royaume du vide, bd sale d’Olivier Texier, Criminal et Fatale, bd yankee de Brubaker, Phillips et Breitweiser. Hop !

« Allons-bon, où est-ce que j’ai encore foutu mon ambition littéraire ? » s’interroge la science-fiction française.

[…] Pour sa glorieuse rentrée et sa non moins glorieuse dix-septième saison rigoureusement identique aux précédentes, la Salle 101 évoque diverses oeuvres, comme Dracula, petit roman d’horreur disponible en Pléiade avec d’autres trucs, Sur les falaises de marbre, roman nazi trop souvent décrié, Le rivage des Syrtes, texte inconnu qui méritait un éclairage médiatique bien mérité, La fracture, nouveau roman de l’excellente Nina Allan. Voilà.

« Dix-Sept saisons ? Mais pourquoi ? » s’interroge Olivier P.

[…] Pour mieux célébrer l’été et les corps moites qui se frôlent, se cherchent, se caressent entre la tiédeur du soir et la langueur du matin, la Salle 101 se déshabille et t’offre son corps littéraire, juge plutôt : Frank Sinatra dans un mixeur, roman avec des tronçonneuses de Matthew McBride. Souviens-toi des monstres, roman amical de Jean-Luc A. D’Asciano. Waldo, vieille chose de Robert Heinlein. Et deux expositions chaudement recommandées par Jules. Eh ouais, wesh.

« J’aimerais tant avoir la plus grosse », se lamente Alain D.

[…] Fidèle à son idéal libéral, la Salle 101 te sort les doigts du cul pour mieux te pousser vers la réussite (avec un son pourri, néanmoins) : Le cri des oiseaux fous, roman burlesque de Dany Laferrière. Mister Caspian et Herr Felix, roman chouette de William Kotzwinkle. Histoire de la souffrance, tome 1, roman gros cerveau de Tristan Garcia. Terminus, roman très simple de Tom Sweterlitsch. Ouf guedin, quoi.

« Je me sens seule, si seule« , sanglote la science-fiction française.

[…] Toujours prompte à célébrer la liberté d’entreprendre, la Salle 101 t’offre quelques chefs d’oeuvres jubilatoire et coup-de-poing, qui ne te laisseront pas indifférent-es : 4, essai curieux d’Alexandre Laumonier. L’invention du représentant de la planète 8, roman youpi de Doris Lessing. Une douce lueur de malveillance, roman méchant de Dan Chaon. Ouais, ouais ouais.

« J’aurais tant aimé naître », pleurniche la fantasy française.

[…] Consternée par la mort de Laurent Wauquiez, dont le nom scintillera à jamais au firmament des justes qui ont su trop tôt ce que d’autres cherchent encore à comprendre trop tard, la Salle 101 redresse la droite française en évoquant plusieurs oeuvres susceptibles de participer au bond en avant culturel : Satan dans le désert, allégorie républicaine de Boston Teran. The dead don’t die, allusion cinématographique subtile à Valérie Pécresse de Jim Jarmush. Diaspora, grand roman de la gauche plurielle, par Greg Egan. En avant !

« Attends, je suis comme un méta-moi« , bafouille Alain D.